La misère est-elle une fatalité de notre système capitaliste mondialisé ou un fléau qu’il faut combattre à tout prix ? Selon la dernière enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’Insee, 13,4% de la population française ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté de 908 euros par mois, soit 8 millions de personnes. «L’étude de la pauvreté en termes de conditions de vie repose sur le repérage des difficultés dans la vie quotidienne ou de privations d’éléments d’un bien-être matériel standard», expliquent les chercheurs de l’Insee dans leur introduction.
Sur les 8 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, la moitié a un niveau de vie inférieur au 743 euros mensuels. Les plus exposés à cette situation de grande détresse sont les familles monoparentales, les personnes vivant dans un ménage immigré et les chômeurs. Pour les premières, le constat est édifiant. Plus de 30% des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale – le plus souvent une mère et ses enfants – se retrouvent sous le seuil de pauvreté soit 1,6 million de personnes. Travailler n’est pas une garantie contre la pauvreté : près de deux millions d’actif vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
La pauvreté en conditions de vieAu-delà des chiffres, l’Insee utilise un autre outil pour juger de la situation financière des Français : la pauvreté en conditions de vie. Vingt-sept indicateurs différents sont utilisés pour quatre sous-domaines, des retards de paiement aux restrictions de consommation, en passant par les contraintes budgétaires et les difficultés de logement. Si 21% des ménages français ne subissent aucune difficulté, 12,2% des ménages sont jugés pauvres en conditions de vie, par l’Insee. Le logement est le principal souci : 9% des ménages ont des mauvaises conditions de logement et 8,9% des ménages n’ont pu payer à temps les factures d’électricité ou de gaz, le loyer, ou les impôts.
Les jeunes les plus touchésLa moyenne des âges de la pauvreté est sans équivoque. Les jeunes de 18 à 24 ans, avec 18 120 euros annuels en moyenne, sont bien sûr les premiers concernés avec des revenus d’activité en moyenne inférieurs à 60% de ceux de l’ensemble de la population. L’âge toujours plus élevé de l’entrée dans la vie active et le fort taux de chômage des jeunes sont deux explications possibles à cette paupérisation.
Les riches… toujours plus richesMais que l’on se rassure, les riches, eux, ne connaissent pas la crise, tout du moins en 2007. Les 1% des Français les plus aisés- soit 133 000 personnes - ont perçu un salaire annuel brut d’au moins 215 600 euros en 2007. Depuis 2004, le revenu moyen des ménages les plus riches a augmenté de 20%. Voilà qui devrait relancer le débat sur le fameux bouclier fiscal.
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(责编:Laurent)